En France, environ 10 millions de personnes sont considérées comme étant “proche aidant” de personnes à domicile en situation de handicap ou de perte d’autonomie, selon le baromètre 2019 de la Fondation April avec l’institut BVA. L’aidant familial ou le proche aidant joue un rôle crucial dans la vie des personnes âgées dépendantes. En effet, elles leur apportent de l’aide à domicile, c’est à dire soins et assistance régulière pour leur permettre de vivre dans de bonnes conditions malgré leur état de santé.
Les aidants sont souvent considérés comme des "héros invisibles" car ils fournissent souvent des soins non rémunérés en dehors de leurs heures de travail régulières, sans avoir de formation médicale ou paramédicale spécifique. Ils apportent une aide régulière dans les activités quotidiennes comme la toilette, l'habillement, l'alimentation, ou encore l'accompagnement pour les rendez-vous médicaux.
La notion de proche aidant est plus large que celle d’aidant familial, car elle ne suppose pas de lien familial entre l’aidant et l’aidé. Le proche aidant peut-être un ami ou un voisin, qui apporte une aide régulière. Depuis 2016, le Code de l’Action Sociale et des Familles définit ce qu’est un “proche aidant” d’une personne âgée, dans les termes suivants:
“Est considéré comme proche aidant d'une personne âgée son conjoint, le partenaire avec qui elle a conclu un pacte civil de solidarité ou son concubin, un parent ou un allié, définis comme aidants familiaux, ou une personne résidant avec elle ou entretenant avec elle des liens étroits et stables, qui lui vient en aide, de manière régulière et fréquente, à titre non professionnel, pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne.”
Les rôles d'aidant familial et de proche aidant peuvent être épuisants et peuvent causer du stress et de l'angoisse chez les personnes qui les exercent. Ils peuvent être confrontés à des défis tels que la fatigue, l'isolement social et la pression financière. Il est donc important que ces personnes bénéficient de soutien et de ressources pour les aider dans leur rôle.
Lorsqu’un proche (parent ou grand-parent par exemple) se retrouve dans une délicate situation de perte d’autonomie, se pose alors la question de comment s’organiser pour pouvoir l’aider au quotidien? Il est possible de prendre des aides à domicile pour les personnes âgées, mais beaucoup préfèrent s’occuper soi-même de leur proche, en totalité ou en complément d’une aide à domicile.
Il est souvent difficile de devenir aidant familial en ayant une activité professionnelle , en particulier lorsque le proche en perte d'autonomie nécessite une assistance régulière. Une fois que la situation est diagnostiquée, l'aidant doit prendre une décision sur la manière de gérer son travail en fonction de l'évolution de la perte d'autonomie, de la maladie ou du handicap de son proche.
Cette décision peut inclure la réduction de ses heures de travail, l'interruption temporaire ou permanente de son activité professionnelle, ou encore le maintien de son travail tout en s'organisant pour fournir les soins nécessaires à son proche. Cette décision peut être difficile à prendre et doit être réévaluée régulièrement en fonction de l'évolution de la situation de la personne aidée et de la capacité de l'aidant à fournir l'assistance nécessaire tout en maintenant son propre équilibre de vie.
Le congé de proche aidant permet aux salariés de cesser leur activité professionnelle de manière temporaire, afin de venir en aide à une personne âgée dépendante. L’employeur est obligé d’accepter votre demande, si les critères d’éligibilité sont respectés. Durant le congé de proche aidant, aucune rémunération ne sera versée par l’employeur.
Ce n’est pas une solution de long terme, puisque la durée maximale est de 3 mois. Il est possible d’obtenir des renouvellements, mais au maximum pour une durée de 1 ans sur toute la carrière.
Depuis le 1er octobre 2020, le congé de proche aidant est désormais indemnisé, non par l’employeur mais par une allocation de la CAF ou de la MSA. Il s’agit de l’Allocation Journalière du Proche Aidant (AJPA).
A l’issue du congé de proche aidant, le salarié retrouve son emploi ou un emploi similaire assorti d’une rémunération au moins équivalente.
En tant que proche aidant, il vous est possible de devenir salarié du proche aidé, afin de bénéficier d’un salaire au titre de l’activité que vous réalisez pour lui.
Si votre proche bénéficie de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie dans le cadre d’un plan d’aide, alors l’APA pourra être utilisée pour vous rémunérer. Pour cela, il faut que vous soyez un membre de sa famille (à l’exception du conjoint, concubin ou partenaire de PACS). Il conviendra de bien justifier que les tâches que vous réalisez en tant qu’aidant familial sont cohérentes avec le plan d’aide, ainsi que le volume horaire.
Si votre proche ne bénéficie pas de l’APA, la rémunération sera libre.
Dans les deux cas, c’est une relation employeur - employé qui s’installe, avec toutes les contraintes légales associées comme le paiement des cotisations sociales, les jours de congés, etc…
Contrairement au congé de proche aidant, cette solution présente l’avantage de pouvoir organiser votre aide sur le long terme, mais elle doit être mûrement réfléchie car les conséquences sur votre vie et sur votre équilibre familial peuvent être très importantes.
Il existe peu d’aides financières pour les aidants, et chose certaine, il y a une forte méconnaissance des dispositifs d’aides financières. En effet, elles dépendent de la situation de l’aidant et de celle de l’aidé, et ont des conditions d’éligibilité bien spécifiques. Tour d’horizon des aides financières d’un aidant d’une personne âgée.
Comme indiqué précédemment, si vous décidez de prendre un congé de proche aidant, vous pouvez bénéficier d’une allocation journalière du proche aidant (l’AJPA), puisque vous ne percevez plus votre salaire durant la période du congé.
En 2023, l’AJPA s’élève à 62,44€ par jour. Elle peut être versée pour une durée maximale de 66 jours sur toute la carrière. En fonction de votre caisse, il convient de faire la demande auprès de la CAF ou de la MSA.
Etre aidant peut devenir épuisant, et rendre difficile la relation entre l’aidé et l’aidant. Ainsi, il est parfaitement légitime de ressentir le besoin de souffler, et de s’accorder des moments de répit. Différentes solutions de prise en charge temporaire de l’aidé permettent à l’aidant familial de se reposer, reprendre des forces et se ressourcer, pour que son engagement auprès de l’aidé redevienne intact. Par exemple faire appel à de l’aide à domicile ou à une solution d’hébergement temporaire.
Une aide financière peut être accordée pour financer des moments de répit, dans des conditions relativement restrictives. Tout d’abord, il faut que le proche aidé bénéficie d’un plan d’aide et de l’APA. Ensuite, seulement lorsque le plafond de l’APA est atteint, il est possible d’obtenir une majoration de l’APA pour financer une solution de répit. Pour cela, l’aidant doit être considéré comme indispensable.
En 2023, la majoration de l’APA pour financer le répit de l’aidant s’élève à 540,23€ par an.
Vous pouvez bénéficier d’aides fiscales si vous hébergez un parent durablement, ou si vous participez aux frais d’EHPAD de votre parent, de deux manières différentes:
En tant qu'aidant familial, vous pouvez parfois avoir besoin de soutien pour vous aider à faire face aux défis de la vie quotidienne. Voici quelques idées pour obtenir du soutien:
Il est important de se rappeler que vous n'êtes pas seul en tant qu'aidant familial et qu'il existe des ressources et des services pour vous aider. N'hésitez pas à rechercher du soutien lorsque vous en avez besoin.